Le burnout : comprendre cet ensemble syndromique pour mieux l’appréhender

© Épuisement mental. Canva.

De nos jours, la question du burnout est devenue un véritable enjeu de société. Connu également sous le nom d’épuisement professionnel, ce phénomène résulte d’une accumulation de stress et de fatigue au travail, pouvant mener à des conséquences néfastes pour l’individu concerné, comme pour son entourage.

Les origines et les causes du burnout

Certaines professions sont connues pour être plus exposées que d’autres aux risques de burnout. Cela peut notamment se produire dans les métiers où la charge de travail est importante, les interactions avec autrui complexes ou dans les situations où il faut constamment donner de soi-même.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’apparition d’un burnout. Tout d’abord, l’environnement professionnel : un poste très exigeant, la pression de la hiérarchie ou encore un manque de soutien peuvent être responsables. D’autre part, la personnalité de l’individu : certaines personnes ont davantage tendance à s’investir corps et âme dans leur travail, et donc à être à risque.

Le syndrome du burnout décrypté

Le burnout ne survient pas subitement. Il s’installe progressivement, passant par différentes phases qui peuvent varier selon les individus.

La première phase : le stress chronique

Au début, le sujet ressent un sentiment de stress constant. Cela peut se traduire par des difficultés à s’endormir, une irritabilité ou encore une perte d’appétit. Cette phase est souvent sous-estimée, car elle peut être perçue comme un passage à vide.

La deuxième phase : l’épuisement émotionnel

L’épuisement émotionnel est caractérisé par une sensation de fatigue exacerbée et constante. L’individu a du mal à gérer ses émotions et peut perdre contact avec les autres, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle.

La troisième phase : la déshumanisation

À ce stade, il y a une forte diminution de l’investissement personnel dans le travail, ainsi qu’une tendance à l’isolement. Une certaine forme de cynisme peut apparaître, teintée parfois de mépris pour autrui ou soi-même.

La quatrième phase : le collapsus physique et mental

Le burnout atteint son paroxysme lorsque la personne n’a plus d’énergie physique ou mentale. Les symptômes peuvent alors aller jusqu’à la dépression ou à la crise suicidaire. Il est dès lors urgent d’intervenir et de mettre en place un plan d’accompagnement adapté.

Construire une démarche diagnostique fiable

Face aux risques de burnout, il est nécessaire de disposer d’outils permettant de poser un diagnostic fiable et rapide. Pour cela, plusieurs démarches diagnostiques peuvent être recommandées :

  • Des questionnaires auto-administrés, comme le Maslach Burnout Inventory (MBI) ou le questionnaire d’épuisement professionnel de Shirom-Melamed pourront être utilisés.
  • Des consultations médicales et/ou psychologiques permettant à l’individu de se confier sur ses difficultés liées au travail et d’identifier des facteurs potentiellement aggravants.

Evaluer la sévérité du burnout pour mieux cibler les réponses

Il est essentiel de mesurer précisément la sévérité du trouble pour adapter au mieux le suivi et le traitement. Pour cela, on peut par exemple évaluer la présence des symptômes suivants :

  1. Les troubles du sommeil : insomnie, cauchemars, réveils nocturnes fréquents…
  2. Les manifestations physiques : maux de tête, migraines, douleurs musculaires…
  3. L’humeur et les émotions : irritabilité, crises de larmes, angoisses…
  4. Les signes d’épuisement : fatigue importante en dépit des heures de sommeil conséquentes, impossibilité de se reposer…

Ces éléments permettront d’affiner le diagnostic, mais aussi de mettre en place un plan d’action adapté au niveau de gravité du burnout.

Mener une action préventive et curative adéquate

Face au burnout, il est particulièrement crucial d’intervenir rapidement afin de mettre un terme à ce cercle vicieux. À cette fin, l’action préventive et curative passe notamment par :

  • La mise en place de supports psychologiques pour aider la personne à mieux gérer ses émotions et son stress.
  • Une réflexion sur les conditions de travail, en oeuvrant pour un meilleur équilibre vie professionnelle-vie personnelle.
  • Le recours à des techniques de relaxation et de gestion du stress, telles que le yoga ou la méditation.

En définitive, le burnout est un ensemble syndromique complexe, qui nécessite une approche globale tant pour sa compréhension que pour sa prise en charge. Face aux enjeux associés, il convient d’accroître notre vigilance et de ne pas négliger les signes annonciateurs de l’épuisement professionnel.

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